Discours d'Alexander Allaert

Madame la ministre,

Monsieur le ministre,

Mesdames et messieurs les psychologues,

Chers tous dans toutes vos qualités et tous vos titres,

Chers sympathisants,

Je tiens moi aussi à vous souhaiter chaleureusement la bienvenue en ma qualité de vice-président (président suppléant officiellement) de la Commission des Psychologues.

Comme vient de le souligner notre présidente Catherine, en adoptant la loi du 8 novembre 1993 protégeant le titre de psychologue, le législateur a ouvert la voie de la reconnaissance de la spécificité et de la qualité des services qu’offrent les psychologues.

Entre cette loi du 8 novembre 1993 d’une part, sa récente adaptation et l’entrée en vigueur du code de déontologie d’autre part, plus de vingt ans se sont écoulés.

Un long chemin a déjà été parcouru et reste à parcourir.

Est-il correct d’affirmer que le législateur et le monde politique ont attendu trop longtemps avant de créer un cadre légal pour les psychologues ? Non, je ne le pense pas. La psychologie est une science jeune.

La plupart des académiciens situent vers la fin du dix-neuvième siècle seulement la naissance de la psychologie en tant que science et considèrent la psychologie en tant que science (humaine) comme une science jeune.

Saviez-vous par exemple qu’au Royaume-Uni, ce n’est que vers la moitié de l’année 2009 qu’une loi a été promulguée afin de protéger sept titres spécifiques –en même temps qu’un << agreed standard of practice >>,  de psychologue clinicien à psychologue légal en passant par psychologue de la santé. Ou encore qu’en France, aucune loi ne fixe un quelconque cadre déontologique ?

Il est tout aussi difficile pour le législateur que pour ceux qu’il représente –nous tous, donc –de donner une description correcte du domaine d’activité du psychologue et d’attribuer à ses connaissances et aptitudes la reconnaissance sociale qu’elles méritent. Ce n’est que lorsque cette science (humaine) est appliquée à la vraie vie que l’impact d’un psychologue sur son environnement ressort clairement. Et que le large spectre de catégories de psychologues se déploie : psychologues du travail, psychologues de la santé, psychologues pédagogues (psychologues de l’enseignement), psychologues cliniciens, psychologues du sport, psychologues légaux, etc.  

Dans un grand nombre de pays, les étudiants se bousculent de plus en plus au portillon pour s’inscrire en faculté de psychologie.

Deux défis majeurs paraissent à cet égard incontournables.

Le premier défi a trait à l’espace que vous créerez afin de réfléchir à la place de vos connaissances et aptitudes dans la société telle que nous la connaissons aujourd’hui et telle que nous la connaîtrons demain. Ce premier défi exige un exercice d’introspection.

Le deuxième défi concerne la communication avec le monde extérieur. Les gens ont le droit d’être informés sur ce qu’un psychologue a la capacité et le droit de faire mais ont également le droit d’être aidés afin d’y voir clair dans les illusions et représentations erronées relatives à la réalité et au rôle exact du psychologue. Une communication correcte à propos de ce rôle revêt à cet égard une importance cruciale.

L’arrivée à maturité de la Commission des Psychologues, la création d’un code de déontologie contraignant, la mise en place de conseils disciplinaires et les adaptations apportées à l’AR n° 78 (concernant l’exercice des professions du secteur des soins de santé) vont de pair avec la reconnaissance sociétale et légale de l’existence du titre, de la profession et de la pratique de psychologue. Le grand public est conscient que les connaissances que portent en eux les psychologues deviennent indispensables afin de résoudre toute une série de problèmes de société.

Mais cette reconnaissance (et l’autonomie qu’elle requiert) induit également une responsabilité, vis-à-vis de l’homme et de la société. Une responsabilité qui consiste à mettre à nu, expliquer, analyser et traiter les liaisons psychiques qui nous passionnent. Une responsabilité qui impose également aux professionnels de continuer de s’interroger sur la valeur, le sens et la place de la profession.

Catherine et moi-même croyons dur comme fer dans la capacité des psychologues à relever ces défis et sommes persuadés que votre travail a un impact positif sur la santé mentale des gens, sur les structures, les systèmes et les équipements.  


 
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